Retour sur la journée de lancement de la Démocratie permanente le 11 janvier à Blois.

Le 11 janvier dernier, la journée de lancement de la démarche "Démocratie permanente" a été une véritable réussite. Plus de 250 personnes volontaires ont en effet permis la mise en place d’un premier moment d’échange et de réflexion avec les membres de la Région autour de plusieurs thématiques, chacune choisie librement. Une présentation de la démarche « Territoire Hautement Citoyen », a également permis d’éclairer sur plusieurs points les questionnements de chacun. Vous pouvez dès à présent retrouver toutes les informations nécessaires en cliquant sur le lien suivant : http://www.territoires-hautement-citoyens.fr/
Un « procès de la démocratie » a également été mis en scène. Vous pourrez retrouver très prochainement un condensé vidéo des moments décisifs dans un autre article .
Après une séance plénière de présentations générales, tous les participants ont ensuite été invités à prendre part aux différents forums ouverts. Chaque participant avait pu au préalable proposer une thématique de son choix qui serait portée à la discussion. Dix sujets ont émergé des échanges. Ces ateliers thématiques ont permis de rappeler ou de mettre en évidence plusieurs points de dysfonctionnement démocratiques essentiels. Ils ont également permis de soumettre à une première discussion des projets innovants pour la démocratie.
Inclusion des populations les plus éloignées
Il existe actuellement une partie importante de la population, située dans des quartiers défavorisés et dans des milieux ruraux, très éloignée des enjeux politiques et citoyens. Sur ce point, la Région doit trouver des solutions pour agir à l’échelle micro-locale, tout en évitant de se cantonner comme c’est actuellement trop souvent le cas, à des démarches top-down (de haut en bas) et unilatérales. La citoyenneté doit d’abord être réactivée grâce aux initiatives citoyennes locales. Elle doit partir des territoires. Il faut pour cela réussir à valoriser ceux qu’on ne voit pas encore assez, et qui agissent dans l’ombre. La Région ne doit pas se contenter de tendre l’oreille uniquement vers les acteurs institutionnels traditionnels. L’écoute et l’accompagnement de tous doit être au cœur de la démarche.
Les enjeux démocratiques du numérique
Pour cela, une réflexion sur le numérique a également été engagée. Après un constat général ayant conduit une grande partie des discutant à admettre l’existence de limites réelles (décalage générationnel, hétérogénéité des pratiques, effet sur les discours politiques), les aspects positifs ont été nombreux : l’accessibilité à l’information, la communication directe, l’efficacité et les gains de temps qu’il permet, font du numérique une thématique essentielle à inclure dans ce programme. Les nouveaux outils numériques doivent être des vecteurs de diffusion efficace de toutes les initiatives citoyennes qui seront recensées. Le numérique, à travers le commerce en ligne, doit également permettre l’expansion économique de l’artisanat local. Mais le numérique doit également être un moyen d’expression nuancé pour les citoyens. Un réel effort doit être réalisé de ce côté pour diversifier les catégories socio-professionnelles touchées. Plusieurs expériences (retransmission en ligne de débats, transparence de l’information) montrent qu’il est justement possible de susciter l’intérêt de nombreux citoyens pour les sujets politiques grâce à leur médiatisation numérique.
Imaginer un contrat de participation
Cette volonté d’inclusion du plus grand nombre dans la démarche de participation doit d’abord être encadrée par un « contrat de participation » qui prendrait la forme suivante :
La région s’engage à :
-Pérenniser, impulser et maintenir sur le long terme la démarche de Démocratie Permanente.
-Clarifier initialement les règles du jeu et les objectifs généraux de la démarche.
-Proposer une évaluation de sa démarche et en clarifier les modalités.
-Informer régulièrement les citoyens des résultats de la démarche.
-Proposer des moyens de participation efficaces et adaptés pour tous.
Les citoyens s’engagent à :
-S’impliquer dans la démarche efficacement, dans la limite de leurs capacités ou de leur volonté.
-S’engager de manière désintéressée et bienveillante, avec pour objectif premier l’intérêt général.
-Prendre en compte et accepter les décisions collectives qui pourront être produites.
La démarche s’engage à :
-S’insérer dans l’ensemble des initiatives existantes.
-Réaliser un va et vient constant d’échanges entre la Région et les acteurs des territoires.
Cartographier les initiatives citoyennes
Pour que cette démarche soit menée à bien, le recensement de cartographies détaillées de tous les acteurs du territoire est essentielle. Ce recensement devra permettre à tous les élus et les techniciens d’avoir un regard exhaustif sur ce domaine. Il devra également permettre la mise en réseau efficace de ces acteurs, et de valoriser des initiatives démocratiques auprès de tous, de permettre à chaque citoyen qui le souhaite de s’engager. Cet outil pourra prendre la forme d’une carte classique, mais également celle d’un « annuaire de l’engagement ». Les critères de recherche pourront varier en fonction de l’âge, des dates, des thématiques ou du temps personnel accordé à la mobilisation. Plusieurs éléments sont pour l’instant disponibles sur internet : la cartographie interactive du CRE-SOL « Archipelocentre », celle intitulée « Près de chez vous » du mouvement Colibri, ou encore le recueil des initiatives dans le réseau Alternatiba. Les instances institutionnelles (Conseils citoyens, conseils de quartier, conseil de développement, Lycée disposant de Budget Participatifs) sont également à prendre en compte. Outre ces éléments, la Région s’emploie également à mettre au jour un maximum d’initiatives citoyennes en appelant à la mobilisation des connaissances de tous les élus locaux.
Les synthèses des autres ateliers seront publiées au fur après chaque restitution faite par les animateurs.